« Toffee et Moi » : En quête d’amour ☆☆☆☆

Salut à tous ! Aujourd’hui on se retrouve pour parler du dernier roman poétique écrit par Sarah Crossan : « Toffee et Moi » aux éditions Rageot. En tant que grande fan de l’écriture de cette autrice je me suis mise au défi de terminer ses romans en vers libres cette année et je peux donc dire aujourd’hui que c’est choses accomplie avec ce dernier livre !

Allison s’est enfuie de chez elle et ne possède pas de réel plan pour s’en sortir. Elle décide de vivre dans un petit cabanon, le temps de trouver une solution à ses problèmes, qui se trouve dans le jardin d’une maison qui apparait comme inhabitée. Néanmoins la maison n’est pas aussi vide qu’elle le pense : il y a Marla. Cette vieille femme, souffrant de perte de mémoire et de démence, ne cesse de l’appeler Toffee et pense qu’elle est une amie qu’elle avait visiblement perdu de vue. Allison cherche à oublier son passé et Marla tente de s’en souvenir. Les deux femmes vont créer une amitié complexe, tendre et fragile, presque une famille.

« La mer n’écoute que sa propre voix, pas celles qui veulent lui dire comment se tenir. »

Pour la couverture du livre je n’ai pas grand chose à dire puisque ce style de dessin est typique des couverture de Sarah Crossan. Ce n’est pas la plus belle d’après moi, étant beaucoup plus fan de celle de « Inséparables » qui est plus colorée et plus pêchue ! Celle-ci a des couleurs vraiment sombres et je ne suis pas fan de ce choix parce qu’avec les thèmes abordés j’aurais perçu des couleurs un peu plus joyeuse.

En ce qui concerne le lieu de l’action nous sommes encore une fois dans un pays anglophone mais pas comme dans « Swimming Pool ». Nous ne intéressons pas au monde extérieur mais plutôt à la maison du personnage de Marla qui sera le centre de l’histoire. Bien sûr tout ne se déroule pas chez elle, il y a quelque moment où Allison sort et nous permet ainsi d’accéder à la mer et à la liberté qu’elle représente. Pour cette jeune fille le lieu qu’elle a choisi d’habiter représente une forme de forteresse, une habitation plus chaleureuse que son « vrai chez-elle ». Allison met sa pâte chez Marla et se créer une sorte de cocon sécurisant, ce dont elle a finalement manqué tout au long de son existence.

« Même un truc simple, tu t’arranges pour le rater, il a dit.

Je fais de mon mieux, j’ai dit.

Il a levé la main quand j’ai répondu, et puis il a changé d’avis. Tu m’aides pas à t’aimer, tu sais, Allie.

Il y avait des moments où il avait pitié. »

Parlons d’ailleurs des thèmes qu’abordent ce roman. Comme vous avez pu le remarquer suite à mes différents articles sur cette autrice on peut dire qu’elle aime taper dans les sujets compliqués ! Cette fois-ci elle s’attaque à Alzheimer mais également à la maltraitance physique et psychologique. En effet le personnage d’Allison fuit le domicile familial à cause de la violence qu’elle subit au quotidien par son père qui ne l’a visiblement jamais aimé, violence qui s’est accentuée depuis le départ de la petite-amie de son père. Marla s’emmêle les pinceaux entre les époques, oublie des événements marquants de sa vie et se fait maltraiter psychologiquement par son fils qui déteste subir les pertes de mémoire et se venge en la fâchant sans réelle raison mais juste pour le plaisir de lui crier dessus. Les thèmes sont traités avec une réalité franche et douloureuse mais aussi avec une forme de douceur et de beauté. Il y a aussi ce questionnement : qu’est-ce que l’amour ? D’où vient-il ? A-t-on une obligation de forcément devoir aimer son parent ? Ne pouvons-nous pas créer notre propre famille si on le désire ?

C’est quand ça devient trop dur de rester

qu’on finit par partir, je crois.

Parlons maintenant des personnages en commençant bien évidemment par Allison qui est notre protagoniste principale. Allison est un personnage qui m’a vraiment surprise : discrète, très intelligente et vulnérable, elle devient un pilier sécurisant pour Marla. Je pense honnêtement que personne n’a envie d’avoir la vie de cette jeune fille et surtout pas sa famille. Allison fuit parce que c’est son seul moyen de se sauver vu la violence qu’elle subit chez elle. Elle a cessé de s’enfermer dans sa culpabilité, arrêté d’avoir l’espoir que les gens changent ou soit tous aussi gentils qu’elle. Même après sa rencontre avec Marla elle va découvrir que les gens n’ont pas toujours des bonnes intentions. Elle n’est pas un ange bien sûr mais on la sent vraiment attentionnée et pleine de bonnes intentions. Après son calvaire vivre avec Marla est comme une bouffée d’air.

Marla est une vieille dame très attachante et tout autant surprenante qu’Allison. Même si elle oublie beaucoup de choses on se rend compte qu’elle aime rester dans l’époque dans laquelle elle est enfermée parce que c’est un moment de joie qui en contient aucun mauvais côté. Parfois on s’inquiète de ses réactions, on a peur pour elle mais en fin de compte on se rend compte qu’elle a toujours un filet de sécurité : Allison (qu’elle appelle Toffee). Elle apparait comme une femme joyeuse, pleine de vie, mais elle a des moments de solitude, de lucidité qui sont effrayants et inquiétants. On aime la relation qui se créer avec Allison, comme si cette jeune fille était ce qui permettait à Marla de survivre. On peut presque dire que l’une et l’autre se sont sauvées mutuellement.

J’avoue ne pas avoir pleuré mais avoir eu un petit pincement au cœur à la fin. Sarah Crossan sait parfaitement jouer avec les sentiments de ses lecteurs, jouer sur les situations et sur les mots pour nous faire entrer dans chaque histoire. Une écriture douce et tranquille qui nous fait entrer dans le quotidien de ses personnages complexes et attachants. Si je devais faire un classement honnête des romans en vers libres de Sarah Crossan celui-ci aurait la deuxième place, la première étant prise par « Moon Brothers » et « Inséparables » (oui c’est une égalité). Ses romans m’ont permis de me réconcilier avec la poésie et à me montrer une forme un peu plus moderne qui a su me transporter à chaque fois.

Retrouvez le livre juste ici !


3 réflexions sur “« Toffee et Moi » : En quête d’amour ☆☆☆☆

  1. Hello, celui ci je l ai découvert (et lu) en début d année! J ai trouvé que les themes abordés étaient très intéressants! En revanche, j ai trouvé que parfois l ecriture en vers LIBRES n etait pas très pertinente…je l ai trouvé moins poétique…
    Mes 2 romans en vers LIBRES facoris sont Les coups seront mes mots ,Moon Brothers et inséparables!
    As tu lu swiming pool? J’ai trouvé les thématiques très intéressantes ! Bye

    Aimé par 2 personnes

    1. Je suis entièrement d’accord avec toi Moon Brothers et Inséparables sont absolument géniaux ! Oui j’ai lu Swimming Pool (je pense que tu peux trouver la chronique sur le blog en tapant dans la barre de recherche) mais c’est peut être celui avec lequel j’ai le moins accroché.

      Aimé par 1 personne

  2. Hello, celui ci je l ai découvert (et lu) en début d année! J ai trouvé que les themes abordés étaient très intéressants! En revanche, j ai trouvé que parfois l ecriture en vers LIBRES n etait pas très pertinente…je l ai trouvé moins poétique…
    Mes 2 romans en vers LIBRES facoris sont Les coups seront mes mots ,Moon Brothers et inséparables!
    As tu lu swiming pool? J’ai trouvé les thématiques très intéressantes ! Bye bye

    Aimé par 2 personnes

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