« Sur le vif » : L’histoire d’une passionnée ☆☆☆☆

Salut à tous ! Aujourd’hui je vous retrouve pour parler d’une lecture feel good parfaite pour les beaux jours (enfin du moins si les vôtres se passe sous le soleil) ! Un roman solaire et coloré ça vous tente ? Avec une pointe de romance ? De la cuisine à gogo ? Des problèmes peu abordés dans les livres à destination des adolescents ? J’ai ce qu’il vous faut avec « Sur le vif » de Elizabeth Acevedo chez Nathan et traduit par Clémentine Beauvais !

Emoni a un don indéniable pour la cuisine, elle maîtrise les épices comme personne et sait faire d’un plat classique une explosion de saveurs. Elle rêve de devenir cheffe d’un restaurant mais pour le moment Emoni est une adolescente avec un bébé de deux ans, elle jongle entre sa vie de lycéenne mais également de mère ainsi que le travail qu’elle a trouvé pendant son temps libre pour aider sa grand-mère à payer les factures. Avec la vie qu’elle mène, elle pense son rêve irréalisable néanmoins une petite brèche va s’ouvrir lorsque son école va organiser des cours d’arts culinaires…

Je pense, en toute honnêteté, que cette couverture est absolument magnifique et parfaitement représentatrice de l’histoire qu’elle illustre. On est sur un fond qui ne détonne pas avec les éléments de l’illustration, des couleurs chaudes et épicées qui sont mélangées à des couleurs plus pastels sur le personnage central. Le livre, tournant essentiellement autour de la passion d’Emoni pour la cuisine, parvient à faire écho avec la présence de fruits et des différentes herbes qu’on peut apercevoir un peu partout. Au centre de l’illustration on ne peut être qu’éblouie par le charisme de cette jeune femme au regard déterminé ! C’est délicat et à la fois flamboyant, c’est clairement une couverture qui donner envie !

Passons maintenant à la structure de ce roman et je dois avouer que j’ai été particulièrement surprise sur de nombreux points. La première chose qui m’a frappé c’est que le livre n’a pas du tout la même forme que le premier ouvrage de l’autrice, à savoir « Signé Poète X » dont je vous avais déjà parlé. C’est tout a fait logique puisque ce livre se concentrait sur la passion d’une jeune fille pour le slam et donc l’écriture en slam avait été favorisée afin d’happer le lecteur néanmoins je m’attendais à retrouver la même musicalité. Ca n’a pas été le cas, par contre nous conservons une rythmique très sympathique avec la présence de chapitres courts, c’est très agréable puisque le lecteur peut ainsi s’octroyer quelques pauses dans le récit. On est face à une écriture accessible, assez simple, ce qui donne une lecture fluide néanmoins je n’ai pas réussi à ressentir autant d’émotions dans ce livre que dans le précédent. J’ignore pourquoi mais il me manquait une pointe de je ne sais quoi pour que je trouve ce roman incroyable, peut être que l’histoire a été un poil trop linéaire à mon goût. Il n’y a pas de grands rebondissements néanmoins ça n’empêche absolument pas cette lecture d’être solaire et agréable, un roman feel good sans prise de tête qui est très sympathique.

Lorsque j’ai lu le résumé j’ai été assez étonnée des thèmes qui y sont abordés, c’est très peu commun dans le young adult ! Le thème central est la cuisine et qu’elle ne fut pas ma joie de découvrir quelques recettes placées au sein de l’histoire afin que le lecteur puisse lui-même faire quelques recettes de l’héroïne. J’ai trouvé que c’était très ludique et particulièrement drôle de partager à tel point l’amour de la cuisine d’Emoni. Ce qui est sûr c’est qu’elle animera vos papilles avec ses plats qui ont l’air simplement délicieux ! On ressent chaque brin de sa passion, la place qu’elle lui accorde et surtout son goût du partage. Emoni n’est clairement pas un personnage égoïste et n’hésite pas à faire plaisir aux gens qu’elle aime avec de la bonne nourriture !

En parallèle on parle de sa vie en tant que mère adolescente, ce qui est quand même un sujet très complexe. Babygirl, comme elle l’appelle, prend une place très importante dans sa vie et Emoni ne perd absolument pas de vu que c’est son enfant et que par conséquent ce n’est pas à sa grand-mère de s’en occuper. J’ai été étonnée de son comportement adulte et responsable qui a été forgé par la manière dont elle a été élevée mais également des leçons de vie qu’elle a pu tirer tout au long de ses aventures au combien complexes. On peut dire que les figures paternels sont souvent absentes même si au fur et à mesure ils commencent à prendre plus de place. Dans ce roman on évoque également l’identité, dans le cas présent des personnes caribéennes/latinos, mais j’ai trouvé ça très agréable qu’on ne se centre pas sur le racisme comme c’est le cas très souvent lorsque le personnage central est de couleur. Il y a bien sûr des passages qui nous ramènent à la réalité d’être racisé dans notre société néanmoins l’autrice n’en fait pas le sujet central de son ouvrage.

Cette histoire permet aussi de poser la question de la place de la passion dans notre vie. Peut-on faire de notre passion notre métier ? Et bien je pense qu’Emoni vous répondra le plus honnêtement possible. Attention, personne ne dit que c’est facile, pas même notre héroïne qui va apprendre que la rigueur et les règles ne sont pas là pour nous bloquer mais pour nous permettre aussi de nous épanouir par la suite. Au début je comprenais sa frustration d’être coincée dans sa créativité par des cours de maîtrise du couteau mais au fur et à mesure j’ai eu l’impression de mûrir avec elle sur certains sujets, d’apprendre de ses erreurs.

Emoni est un personnage tellement mature, j’avais l’impression qu’elle passait à côté de sa jeunesse mais à la fois j’étais tellement attendrie par la relation qu’elle a créé avec sa fille. La famille a une place centrale, elle pense toujours aux autres avant de penser à elle cependant elle a aussi des petits défauts. Elle a un tempérament volcanique mais à chaque fois j’ai trouvé que son énervement était justifié. Elle est très humaine dans le sens où elle peut être vraiment positive mais quand le monde va mal elle peut être aussi désemparée, c’est ses fêlures qui la rendent si attachante. J’ai eu beaucoup de tendresse pour sa grand-mère, j’avais peur qu’elle soit intrusive mais en vérité c’était un personnage qui savait parfaitement où se trouver quand il le fallait. Elle est douce mais c’est aussi se faire respecter, finalement sa petite-fille est son portrait craché ! Emoni a su s’entourer de personnes qui la poussent vers le haut, d’ami(e)s fidèles qui ne l’abandonnent pas à la moindre contrariété. Pour une fois je n’ai pas eu un personnage en particulier que j’ai adoré, j’ai éprouvé de la tendresse pour chacun sauf pour Tyrone, le père de Babygirl parce que franchement je vous avoue qu’il y a des baffes qui se perdent. J’ai été également en colère contre le père d’Emoni mais quand on apprend à le connaitre je trouve qu’il est touchant, j’aurais aimé en savoir plus sur son histoire.

C’était une lecture douce, feel good, qui ne manquait pas d’épices même si je n’ai pas eu autant de rebondissements que je l’aurais désiré. Il manquait le piment pour en faire une lecture inoubliable. J’ai trouvé que l’écriture était très agréable, un univers empreint à un merveilleux réalisme et des personnages très touchants. C’était une bonne lecture qui a ensoleillé mon été malgré que ce ne soit pas un coup de cœur. Maintenant c’est le moment de trouver la motivation pour tenter de réaliser les merveilleuses recettes d’Emoni !

Pour retrouver l’histoire d’Emoni c’est juste ici !


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