Salut à tous ! Si vous me suivez depuis longtemps sur les réseaux vous savez que j’ai énormément d’affection pour l’auteur Adam Silvera, c’est d’ailleurs l’un de ses livres qui m’a permis d’ouvrir mes chroniques littéraires sur ce blog ainsi que sur YouTube. En jetant un coup d’œil à ma bibliothèque je me suis rendue compte que je n’avais jamais lu son premier roman, enfin pas le tout premier parce qu’il n’a jamais été traduit mais le premier traduit en français, alors pourquoi ne pas le tenter maintenant ? Aujourd’hui je vais donc vous parler « Tu ne m’as laissé que notre histoire » de Adam Silvera aux éditions Robert Laffont et traduit par Constance de Mascureau.
Théo a fait la promesse à Griffin de ne jamais mourir… Il ne l’a pas tenue et ne lui a laissé que leur histoire. Lorsque Griffin apprend la disparition brutale de Théo, qu’il considère comme l’amour de sa vie, il voit son univers voler en éclats. Théo avait déménagé en Californie pour ses études il y a déjà un an et avait commencé à fréquenter un garçon du nom de Jackson, pourtant notre héro n’a jamais désespéré que Théo revienne auprès de lui. A présent l’avenir qu’il avait imaginé a changé du tout au tout laissant un énorme vide dans sa vie et son cœur. Comment remonter la pente lorsqu’on perd sa personne préférée sur Terre ?
Comme d’habitude nous allons parler de la couverture avant de s’enfoncer dans les profondeurs de l’histoire. Je dois avouer qu’au début je ne la comprenais pas. Je ne voyais pas le lien entre ce dessin abstrait et l’histoire pourtant lorsqu’on arrive au centre du roman on comprend enfin la signification. Nous sommes donc au milieu d’un océan où l’histoire d’amour se laisse emporter par le flot des vagues, c’est très poétique. Ce n’est peut être pas la couverture que j’aurais choisi pour illustrer le roman mais je comprends la symbolique. Je la trouve plutôt simple alors que d’habitude les couvertures qui accompagnent les livres d’Adam Silvera mettent toujours en avant les personnages principaux mais c’est un choix.
Ce livre est peut être celui que j’ai le moins aimé de l’auteur, mais après ça reste néanmoins un très bon roman. Ce qui m’a déplu c’est le côté un peu redondant dans les pensées du personnage principal, à savoir Griffin. On peut comprendre que notre héro est subi un tel choc qu’il n’arrive pas à se relever et bloque sur des éléments insignifiants mais au bout d’un moment Griffin nous fatigue aussi, il tourne en boucle sur les mêmes choses. J’ai d’ailleurs eu du mal avec ce personnage qui m’apparaissait vraiment très égoïste, ne pensant qu’à sa douleur à lui et estimant que sa douleur était forcément supérieure à celle de tous les autres comme si il était le seul à souffrir dans cette histoire mais je reviendrais sur ce personnage après.
Le roman ne possède pas de chapitres mais il est découpé en deux sortes de récits : d’un côté nous avons « histoire » qui traite uniquement du passé de Griffin et « aujourd’hui » qui représente le présent. Les deux parties alternent ce qui créé une bonne rythmique et nous permet d’en apprendre un peu plus sur les différents personnages. L’écriture de Adam Silvera est absolument hypnotisante ! J’adore voir à quel point il arrive à nous faire passer si rapidement du rire aux larmes en quelques pages, créant toujours des petites surprises qui nous empêchent de lâcher le livre. Comme vous l’aurez compris j’ai beaucoup pleuré en lisant ce livre, l’auteur parvient toujours à me toucher à travers chacun de ses récits. A travers ce roman il aborde le thème du deuil mais également de la reconstruction en oubliant pas d’ajouter de l’amour, des amitiés et surtout il nous pousse à réfléchir au monde qui nous entoure. Honnêtement quand j’ai vu le résumé je ne savais pas où cette histoire partirait. Je me suis imaginée énormément de fins possibles mais je n’ai jamais visé juste ! C’est une aventure surprenante et qui reste néanmoins réaliste parce que l’auteur s’arrange pour toujours nous faire garder les pieds sur Terre, il ne va pas créer un monde idéal parce que sinon ça ne serait pas la vraie vie. Il y a toujours une délicatesse et une sensibilité que je ne trouve que chez Adam Silvera et qui a ce pouvoir de t’enfermer dans une bulle d’émotions. Je suis à chaque fois bluffée par la profondeur de ses histoires !
Je suis toujours impressionnée par le fait qu’il ne dresse jamais des personnages parfaits pour les rendre les plus réels possibles. Tout le monde à ses défauts et il ne met jamais un personnage sur un piédestal, ou alors si il le fait tu sais qu’au fur et à mesure ça ne va pas durer. J’ignore comment il parvient toujours à me faire plus m’attacher à des personnages secondaires qu’aux héros mais c’est encore une fois le cas avec cet ouvrage. Commençons par notre héro : Griffin. C’est la première fois que je vois un personnage principal qui a des TOC ! Je trouve que c’est vraiment une avancée d’oser mettre en avant des personnages qui ont ce genre de problématiques parce que c’est encore trop peu exploité dans la littérature alors que beaucoup de gens sont touchés. Griffin est un garçon très sensible mais aussi obsessionnel pour de nombreuses choses et notamment sur Théo : il est en boucle. Il respire Théo, il mange Théo, il vit Théo et ça devient vraiment très malsain. J’ai trouvé cette forme d’amour très déroutante parce que dangereuse dans le sens où on comprend rapidement que Griffin n’a absolument aucune envie de tenter de passer au-dessus des épreuves malgré qu’il soit entouré. Il est extrêmement égoïste et ne réfléchit absolument pas aux conséquences de ses actes ce qui m’a empêché de vraiment l’apprécier. On comprend sa douleur mais il y a un moment où, comme les autres personnages du livre, nous sommes à bout de son comportement. Comme on voit Théo à travers les yeux de notre héro on sait pertinemment qu’il est idéalisé mais heureusement d’autres personnages nous rappellent à quel point il est normal et qu’il a aussi des défauts. C’est un garçon gentil et attentionné, un jeune homme charmant et discret qu’on a envie de rencontrer. Je ne peux pas trop vous parler de lui sinon je risque de vous spoiler l’histoire alors je vais m’arrêter là pour lui. Griffin tend à nous faire détester le nouveau petit ami de Théo, Jackson, mais en vérité on se rend compte que le pauvre garçon n’a rien fait de mal si ce n’est d’être tombé amoureux. Je trouve Griffin injuste avec lui et j’ai eu beaucoup de peine pour ce garçon. Mon personnage préféré c’est Wade, le meilleur ami de Théo et notre héro. Wade est drôle, réservé et plus on avance dans l’histoire et plus on l’aime. J’avais envie de rentrer dans le roman pour lui faire un câlin et le protéger de tous les coups qu’il va prendre à cause du comportement de ses amis. Il y a également des adultes dans le livre qui ont le rôle des protecteurs, un schéma assez habituel dans les récits young adult.
Cette lecture était délicate et surprenante ! Les rebondissements et l’écriture m’ont séduite mais comme je l’ai dit pour moi quelques longueurs et des problèmes d’ententes avec le personnage principal. Encore une fois Adam Silvera est parvenu à me faire rire et pleurer dans un univers dans lequel je me suis entièrement plongée, il a un réel pouvoir de créer une bulle protectrice tout autour du lecteur. Si vous cherchez une lecture douce alors je pense que ce roman vous plaira !
Vous pouvez retrouver le livre en cliquant juste ici !
Troian 