« Contes des particuliers »: Des histoires horifiquement magnifiques ☆☆☆☆

Salut à tous ! Aujourd’hui on va parler d’un style de lecture assez particulier puisqu’il s’agit de contes. Alors oui ça peut sembler enfantin mais je vous assure que le livre que je vous présente dans cet article est loin des contes de princesses et de princes que nous connaissons. Nous allons parler du livre de Ransom Riggs « Contes des Particuliers » disponible chez Bayard Jeunesse.

Je vous avais déjà parlé du premier tome de la saga « Miss Peregrine et les Enfants Particuliers » de Ransom Riggs, de sa beauté et de son originalité glauque juste incroyable. Il se trouve que cet auteur a fait un livre annexe qui nous partage les contes des particuliers, des gens dotés de particularités extraordinaires aussi effrayantes que fascinantes. Cet ouvrage a été écrit par le personnage de Millard Nullings, un enfant particulier issu de la saga qui est un homme invisible ainsi qu’un merveilleux historien de l’histoire des particuliers. Ce recueil de contes regroupe de nombreuses histoires à diverses époques qui traitent de gens particuliers et qui, comme nos contes traditionnels, ouvre sur une leçon de moral pour nous faire réfléchir.

Le premier conte se nomme « Les splendides cannibales ». Il raconte l’histoire d’un village de particuliers qui ont pour particularité de pouvoir se couper des parties du corps et de les voir repousser quelques jours plus tard. Les habitants de ce village vont faire une alliance avec des cannibales, en échange d’argent les villageois donnent leurs membres, seulement l’argent ne fait pas le bonheur et la quête de pouvoirs et d’or est un jeu très dangereux… J’ai beaucoup aimé ce conte, même si extrêmement sombre, parce qu’on sait que ça va forcément mal se finir mais on ne peut s’empêcher de continuer notre lecture pour voir à quel point les habitants s’enfoncent.

Le deuxième conte est « La princesse et la langue fourchue ». Celui-ci est peut être l’histoire qui m’a laissé le plus de marbre même si elle avait une belle morale. La princesse a pour particularité un corps considéré comme anormal, proche du serpent. Lorsque son père le découvre il l’enferme dans le cachot et raconte à tout le monde qu’elle est morte. Elle finit par s’enfuir avec sa bonne et vivent de petits travails. Elle pense que sa vie va changer lorsqu’elle entend la rumeur d’un prince qui serait comme elle… Ce que j’ai retenu c’est qu’il y a vraiment des abrutis partout estimant qu’un corps différent ne peut pas être accepté par la société, que c’est une honte. Bien évidemment la princesse va donner tort à ses idiots.

« La première Ombrune » est peut être le conte qui fait le plus écho à la saga de Ransom Riggs. En effet Miss Peregrine est elle-même une ombrune, c’est-à-dire une femme capable de se transformer en oiseau et de créer des boucles temporelles afin de protéger les autres particuliers de la mort. Ici la jeune fille du conte est rejetée par sa famille oiseau et décide de partir et de vivre en tant que femme. Sa particularité va l’amener à faire la rencontre d’autres particuliers mais tout le monde va se faire chasser, les particuliers ne vivant plus en paix avec les humains normaux parce que trop différents, la guerre est déclarée… Encore une fois on retrouve ici une leçon sur l’acceptation, sur le fait que l’union fait la force, qu’être différent n’est pas une honte et c’est très agréable à lire !

« L’amie des fantômes » est un conte plutôt singulier traitant d’une jeune femme qui a la particularité de voir les fantômes. On ne va pas se mentir dans le fantastique c’est un classique indémodable. Cette personne passe tout son temps avec sa sœur morte mais le fantôme annonce qu’il doit partir pendant un moment. Etant seule notre héroïne n’arrive pas à se faire des ami(e)s humains et prend donc la décision de créer la maison la plus hantée possible afin de n’être plus jamais seule et de se faire des ami(e)s fantômes. Ce qu’on peut dire c’est que cette quête va avoir des rebondissements inattendus. Ce conte était vraiment très doux et triste à la fois, c’est une sorte de mise en forme fantastique sur la difficulté de se détacher des habitudes et des gens qu’on aiment, presque une réflexion sur le deuil quand on y pense.

« Cocobolo » traite d’une relation entre un père et son fils. Le père est très connu pour avoir découvert de nouvelles terres, être un grand explorateur, et un jour il ne reviendra pas de son voyage pour aller à la fameuse île mystérieuse de Cocobolo. Son fils apprend que son père n’est pas le héro qu’il pensait et décide de tenter de s’éloigner au maximum de son héritage familial. Sa technique aurait pu fonctionner si il n’avait pas appris sa particularité un matin en remarquant que de l’herbe poussait sous ses pieds et que du sable sortait de tous les pores de son corps… J’avoue que j’ai adoré cette histoire déchirante du père et de son fils qui traite du pardon, de l’acceptation et du fait que l’amour peut être vraiment puissant lorsqu’il est sincère.

« Les pigeons de Saint-Paul » est un conte qui m’a quand même fait énormément sourire, ce n’est pas le plus incroyable mais il m’a rappelé quelques souvenirs londoniens. Les pigeons vivent en harmonie avec les humains jusqu’à ce que les humains décident de créer des bâtiments immenses polluant le ciel des pigeons. Une guerre est lancée entre les humains et les pigeons mais un particulier va venir tout changer, un homme capable de parler le langage des oiseaux. Si vous n’avez jamais été à Londres peut être que vous ne comprendrez pas mon sourire mais pour vous expliquer le monument Saint-Paul est vraiment un nichoir pour les pigeons, il en est toujours entouré !

« La fille qui apprivoisait les cauchemars » est, comme l’indique le nom du conte, l’histoire d’une jeune fille qui avait la particularité d’attraper les cauchemars des gens de sa ville. Comment cette histoire peut mal tourner ? Lorsque les cauchemars proviennent de personnes qui n’ont rien fait de mal la ficelle de cauchemar est adorable, presque comme un chien, mais lorsque c’est quelqu’un qui a commis des actes atroces la ficelle s’avère beaucoup moins agréable. J’avoue que celui-ci est très sombre et je n’ai pas vraiment compris la morale. Est-ce que c’est « ne te mêle pas des affaires des autres » ? Ou alors peut-être « n’oublie pas que chacun de tes actes ont des conséquences surtout quand tu désobéis aux règles »?

Le conte « Le Criquet » est celui que j’ai préféré, et je dois même avouer que j’ai versé ma petite larme tellement j’ai trouvé cette histoire touchante. L’homme que nous suivons ne vit que pour son travail dans sa ferme mais lorsqu’il tombe amoureux sa femme devient son univers. Celle-ci décède et laisse derrière elle son mari et son fils. Malheureusement le père n’arrive pas à aimer son enfant qu’il trouve trop sensible à son goût, entre autres choses. Arrive une invasion de criquets où le jeune homme prend la décision de ne pas tuer les insectes. Son père pour le punir le fait dormir dans le foin, à son réveil le garçon était devenu un immense criquet. Le seul moyen de le faire redevenir le garçon qu’il était ? Lui donner de l’amour humain, car si il s’est transformé en criquet c’est parce que se sont les seuls à lui avoir donné de l’amour… On a de la peine pour le jeune garçon et on en veut beaucoup à son père qui est très dur mais on remarque qu’il l’aime vraiment et qu’il cherche à tout prix à regagner l’amour de son enfant qu’il a rejeté toute sa vie.

« Le garçon qui retenait la mer » est un conte assez particulier dans le sens où, chaque particulier des histoires utilisent le pouvoir qu’ils ont pour aider les autres et en sont finalement remercié alors que lui non. Ce garçon a la capacité de gérer les courants aquatiques mais à chaque fois qu’il va dans un endroit et qu’il montre sa particularité il est rejeté ou chassé alors que son but n’est que de venir en aide aux personnes qu’ils croisent sur sa route. La morale de l’histoire qui partait presque sur « la solitude c’est mieux que d’aider les autres » s’est rapidement transformé en « il existe des gens qui me ressemblent, qui comprennent ma douleur et qui feront que plus jamais je ne serais un paria ».

« L’histoire de Cuthbert » est le conte le plus court. Un géant souhaite aider les animaux particuliers face aux chasseurs qui les cherchent. Il décide de les mettre sur une colline qui est impossible à atteindre pour les hommes. Pour se venger un sort va lui être jeté le transformant en pierre et le faisant s’enfoncer dans l’eau mais juste assez pour que sa tête dépasse. Le géant n’a qu’une peur : que les animaux ne viennent plus passer du temps avec lui et lui parler. Un combat entre la solitude et le besoin de survie.

C’était vraiment une lecture très belle avec des illustrations, comme à l’habitude des ouvrages de Ransom Riggs, absolument spectaculaires avec un aspect très ancien. Le fait qu’un personnage très connu de la saga raconte les histoire est absolument adorable et intéressant. Je ne conseille pas tous les contes aux enfants mais certains comme « le Criquet » ou « Cocobolo » sont parfaites pour changer des contes traditionnels que nous connaissons tous !

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