« The Hate U Give » : Un livre qui donne la rage ! ☆☆☆☆☆

Salut tout le monde. C’est un livre que j’attendais de recevoir avec impatience : « The Hate U Give » de Angie Thomas. Autant vous dire que 464 pages ne m’ont absolument pas rebuté puisqu’en littéralement trois jours je l’ai terminé tellement j’étais prise par l’histoire mais laissez-moi vous en dire un peu plus.


« Tupac disait que le nom de son groupe « Thug life », la vie de gangsta, ça voulait dire « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody », la haine qu’on donne aux bébés fout tout le monde en l’air. »

The Hate U – « you », mais avec la lettre U – Give Little Infants Fucks Everybody. T-H-U-G-L-I-F-E. Ce qui veut dire que ce que la société nous fait subir quand on est gamins lui pète ensuite à la gueule. Tu piges ? »

Starr est une adolescente noire de seize ans vivant dans un quartier difficile avec des guerres de gangs, des trafics de drogues et des descentes de police. Cependant elle n’est pas comme les autres adolescents de son quartier, elle ne va pas dans la même école mais dans un lycée de blancs dans une banlieue chic. Elle est obligée d’avoir « deux Starr » en elle, une pour le quartier où elle vit et l’autre pour l’école qu’elle fréquente. Un soir tout va basculer. Rentrant d’une soirée avec son ami Khalil ils se font arrêter en voiture par la police. Puis un drame arrive. Son ami meurt sous ses yeux, tué par le policier blanc trop nerveux. Ce meurtre va être le début d’une vraie révolution, le quartier va s’embraser et demander justice pour le jeune homme alors que la police tente d’étouffer l’affaire. Starr est prise entre le fait de raconter tout ce qui s’est passé ou le fait de se taire parce qu’elle est menacée par les gangs de son quartier qui lui ordonnent de se taire. Elle va devoir surmonter sa colère et ce drame afin de redresser la tête et de se battre pour ce qui lui semble juste.


« Les aurevoirs font encore plus mal quand l’autre est déjà parti. »

« The Hate U Give » m’a fait ressentir plusieurs émotions. Tout d’abord la colère. Je n’étais pas en colère contre l’histoire ni contre l’auteure j’étais en colère contre la société parce que j’ai conscience que même si ce n’est qu’une fiction ce qui s’y passe existe vraiment aux Etats-Unis et ça me met en rage. Le racisme me met en rage et il est partout dans ce livre. J’ai été choquée par des propos, des situations et surtout par la justice américaine. Je ne sais pas si vous le saviez mais, pour moi, des histoires comme celle-la c’est tout ce que j’aime parce que on ne peut pas rester de marbre, c’est impossible. L’injustice policière, la justice américaine, tout ça m’a ramené au film « Détroit » (article disponible sur ce blog). J’avais été énervée par les meurtres commis par les policiers blancs sans aucun motif, ce livre c’est exactement la même chose, un jeune sans problème se fait tuer sans raison par un policier blanc, à la justice de faire son travail. A la différence de « Détroit » qui ne présente pas à l’écran le communautarisme autour des morts, « The Hate U Give » montre un réel lien entre les habitants du quartier, de l’amour et la même rage de justice. Est-ce que c’est la bonne manière ? A vous de le découvrir. Il n’y a pas que « des guerres de races » mais également des guerres de gang. Le livre montre une véritable culture des gangs vendeurs de drogues contrôlant les quartiers. Ils sont présentés comme dangereux et effrayant mais vous verrez qu’au fur et à mesure de l’histoire les apparences peuvent être trompeuses et que la solidarité pour une même cause remporte toujours sur la haine.

J’ai ressenti aussi un sentiment qui remporte clairement toujours dans le livre : l’amour. Il y a la haine, la rage, la colère, la tristesse et l’amour. Quoi qu’il arrive chaque choix fait par la majorité des personnages c’est un choix fait par amour. Starr est entourée par une famille qui l’aime, un petit-ami qu’elle tente de repousser mais qui l’aime quand même. Il n’y a pas un seul chapitre où il n’y a pas de l’amour, où l’amour n’en sort pas vainqueur.

Autre chose qui m’a plu : les références sur la culture afro-américaine. J’ai arrêté de compter le nombre de références qu’il y a à propos du « Prince de Bel Air », il y en a dans tout le livre mais c’est tellement agréable. Beaucoup de références à Tupac et notamment dans le titre du livre avec le fameux « Thug Life » comme le montre les deux citations au début de l’article. On retrouve aussi le code des « Black Panthers » puisqu’il sert de code de comportement en dehors de la maison, c’est une sorte de code qui pose les principes de la famille, sur quoi elle se construit. Beyoncé et Taylor Swift ont aussi une place dans l’histoire. Il y a des rappels historiques comme par exemple sur l’esclavage. C’est un livre très intéressant pour en apprendre un peu plus sur la culture afro-américaine. Quelque chose de drôle mais qui n’a rien à voir avec la culture américaine il y a pas mal de références à Harry Potter ce qui rajoute clairement un plus au livre à mes yeux. Je suis une grande fan du prince de Bel Air et d’Harry Potter donc c’était, pour moi, le combo gagnant.


« J’ai compris tôt que les gens font des erreurs et que c’est à chacun de décider si ces erreurs sont plus importantes ou non que l’amour qu’on leur porte.»

Je vais désormais vous donnez un avis rapide sur ce que j’ai pensé du film. Il était bien, très émouvant MAIS il manquait beaucoup trop de choses qui, pour moi, sont importantes. Entre des personnages qui ont totalement été enlevé, le rôle de Seven qui n’est que très peu présent, les références à la culture afro-américaine manquantes, ça a été une déception. Le film garde le plus gros de l’histoire mais rien n’est approfondi, on survole l’histoire du livre comme si on lisait les grandes lignes sans s’intéresser réellement au contenu. Il y a même une création d’une histoire d’amour entre le garçon tué et Starr, mais à quel moment dans le livre il y a une romance entre eux ? Aucun et cet ajout est inutile. On sait juste qu’elle en a été amoureuse mais qu’ils n’ont jamais été ensemble. Parlons aussi du rôle de Chris qui est aussi absent que Seven alors qu’il est très important dans le livre en tant que le petit-ami de Starr, ou « l’amie » raciste de Starr qui n’est pas non plus beaucoup présente alors qu’elle a des moments importants dans le livre. Comme adaptation je suis déçue de l’histoire. Si j’avais vu le film avant le livre ça ne m’aurait probablement pas gênée mais là ça m’a posé problème. Ça n’empêche que le film est très touchant et émouvant (j’ai versé beaucoup de larmes) mais pour moi il ne vaut pas le livre, ils ont été bien trop vite dans l’histoire, c’est dommage, c’est bâclé.


« Une fois qu’on a vu toutes les blessures de quelqu’un, c’est comme si on l’avait vu nu, et ce n’est plus jamais pareil. »

Le titre est vraiment un choix judicieux puisque c’est un ras-le-bol de la société afro-américaine qui est représenté, un ras-le-bol des injustices, un ras-le-bol des contrôles par la couleur de peau. Il y a tout dans ce livre : c’est émouvant, drôle, triste, c’est de la haine et de l’amour à la fois. C’est bien écrit, les sujets sont abordés d’une manière délicate et intelligente. C’est si agréable de lire un livre qui a un sens, qui a un fond, qui fait réfléchir. Je ne vous le conseillerais jamais assez, ce livre est clairement devenu le meilleur livre que j’ai pu lire. Achetez-le, lisez-le, ressentez tout ce qu’il contient parce que c’est important d’avoir conscience du monde qui vous entoure, c’est important d’apprendre des autres cultures, c’est important de comprendre ce que peut vivre certaines personnes. « The Hate U Give » est un petit bijou de littérature à avoir absolument dans sa bibliothèque.

Vous pouvez retrouver le livre juste ici !


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