« Depression & Other Magic Tricks » : Quand la dépression s’invite en poésie ☆☆☆☆

Salut à tous ! Si vous me suivez sur les réseaux, que vous avez lu mon dernier article, alors vous savez que le moral n’est pas forcément au beau fixe en ce moment. Pour me reposer un petit peu j’ai mis en pause ma lecture en cours afin de partir vers un style littéraire plus délicat d’après moi : la poésie. Depuis deux-trois ans j’aime lire de la poésie moderne, je vois ce genre comme une sorte de thérapie qui me montre qu’on a tous nos démons mais qu’on est toujours capable de les surmonter. Aujourd’hui je viens vous parler d’un recueil de poèmes, en anglais, qui se nomme « Depression & Other Magic Tricks » de Sabrina Benaim chez Button Poetry.

Je remarque que les gens ont plutôt tendance à fuir la poésie, comme si elle véhiculait des maladies incurables. Pourquoi ce dégoût ? Et bien la réponse qui revient souvent c’est les souvenirs que ça fait remonter. Quand le mot poésie est prononcé on perçoit immédiatement le côté scolaire, les récitations interminables et les longues heures passées à l’apprendre. En toute transparence avec vous je me suis lancée dans la poésie pour le plaisir lorsque j’ai vu que, de nos jours, elle était devenue plus quelque chose de cathartique. Adieu la poésie romantique, bonjour la poésie psychologique. J’ai commencé la poésie moderne grâce à Rupi Kaur qui, au-delà d’aborder des thèmes percutants, retranscrit ses sentiments avec douceur et beauté sans pour autant chercher une rime à tout prix mais plutôt en se concentrant plutôt sur la musicalité lorsque les mot sont déclamés.

C’est sur Instagram que j’ai découvert la poésie de Sabrina Benaim, totalement par hasard. Comme si mon portable avait entendu mes appels à l’aide, le fait que je me laissais totalement submerger par mes différents travails, il m’a proposé un ouvrage qui résonnerait parfaitement en moi. Je ne cherchais pas forcément quelque chose de joyeux mais plutôt des mots qui résonneraient avec la situation moralement difficile que je passais.

Un premier problème s’est posé : le recueil est en anglais. Je n’ai pas lu d’ouvrages en anglais depuis trois ans, et si j’avais tout perdu ? C’était vraiment une angoisse. Je m’imaginais déjà face à ma liseuse sans comprendre ce que je lisais, en pianotant doucement sur mon portable dans l’espoir de comprendre les termes utilisés. J’ai été assez surprise de voir que la barrière de la langue a été franchie avec succès, comme quoi il arrive qu’on se sous-estime. Personnellement, quand j’ai commencé à lire j’ai eu du mal mais lorsque j’ai pris la décision de lire à voix haute j’ai bien mieux réussi à comprendre les mots et le sens des phrases. Parfois il faut tenter différentes techniques pour amadouer un texte et j’ai souvent tendance à oublier que la poésie a été faite, de base, pour déclamer nos sentiments.

Pour ce qui est de la disposition des poèmes on remarque une évolution des sentiments, des écrits partant du début de la dépression qui se dirigent doucement vers la période de la guérison. Visuellement on est sur des dispositions très éclectiques, l’autrice a su jouer avec l’œil du lecteur ce qui est majoritairement agréable. La seule chose que j’ai a reproché au visuel c’est que, parfois, les textes manquent de respiration. Il peut arriver que le lecteur soit face à des pavés ce qui peut être très étouffant. Au début je pensais que ça pouvait être un choix de Sabrina Benaim afin de faire ressentir l’étouffement de la dépression mais au fur et à mesure de la lecture je me suis rendue compte que c’était simplement une forme qu’elle appréciait.

Ce qui est intéressant avec la poésie moderne, en particulier celle canadienne/américaine/britannique, c’est que ça explore des sentiments flirtant délicatement avec le psychologique de notre société. Le recueil devient thérapeutique aussi bien pour la personne qui l’écrit que pour le lecteur. La poésie en vers libre nous fait nous sentir moins seul, elle aborde des problèmes qui peuvent tous nous toucher à différentes échelles. Sabrina Benaim a une écriture douce, simple et enivrante qui m’a séduite. Nous ne sommes pas à la même échelle de « percutant » que Rupi Kaur, ni même sur la rêverie de Lili Reinhart ou sur les sentiments pures de Atticus mais plutôt face à des textes sombres qui s’illuminent peu à peu nous redonnant espoir en la vie.

Les thèmes abordés sont assez diverses, l’autrice nous montre plusieurs facettes et se révèle avec sincérité. Bien évidemment la majorité des textes traitent de santé mentale, des moments durs que les gens peuvent passer ainsi que de la reconstruction en tant que personne. Le thème de l’amour et de la famille a une place assez importante, c’est souvent le cas dans la poésie moderne ce qui est assez logique puisque c’est un genre poétique qui parle de la société et des humains qui la composent.

Les poèmes de Sabrina Benaim sont tout en finesse, elle sait projeter des images dans nos têtes. Elle évoque les bons moments comme les mauvais, n’hésite pas à se mettre à nu pour dévoiler aux lecteurs la profondeur de son mal-être pour la libération de sa dépression. C’est une ode à la vie, des mots flottant dans les airs comme une mélodie douce et réconfortante.

J’ai adoré le côté accessible des textes, la simplicité des mots qui nous emporte légèrement. Si je n’ai pas été une grande fan de la forme j’ai néanmoins adoré le fond ! Grâce à cette petite pause poétique je me sens d’attaque à affronter le monde, me battre avec ma fatigue et remonter en selle ! Les services presse et les partenariat vont venir pointer le bout du nez en Avril ainsi qu’une surprise INCROYABLE qui, je l’espère, vous hypera autant que je le suis !


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