« Tous Nos Jours Parfaits » : La mélancolie d’un voyage dans la vie ☆☆☆☆/☆

Salut à tous ! Je ne pouvais pas terminer l’année sur une déception, c’était psychologiquement impossible pour moi. En parcourant ma bibliothèque je me suis rappelée que je m’étais promis de lire un livre qui trainait depuis longtemps sur mon étagère avant la fin de l’année, c’était donc le moment de se lancer ! Il a eu un énorme succès à sa sortie et est récemment revenu sur le devant de la scène avec son adaptation sur la plateforme Netflix. Allez je ne vous fais pas languir plus longtemps (et surtout vous avez vu le titre donc vous savez déjà de quoi je vais vous parler aujourd’hui), nous allons parler du roman « Tous Nos Jours Parfaits » de Jennifer Niven aux éditions France Loisirs, traduit par Vanessa Rubio-Barreau ! Comme je tenais à faire une critique aussi complète que possible nous évoquerons également la version de Netflix, bien éloignée de l’histoire du livre…

Violet et Finch se rencontrent au bord du vide, en haut du clocher de leur école, en étant bien décidés à en finir avec la vie. Finch est considéré come un rejeté à l’école, il oscille entre des phases sombres et des moments énergiques qu’il appelle « ses moments d’éveils ». Personnage atypique aux idées morbides son chemin a croisé celui de Violet Markle. Depuis la mort brutale de sa sœur, Eleanor, la jeune fille perd totalement pied alors qu’un avenir radieux semblait se profiler. Se sentant coupable pour le décès de sa grande sœur Violet commence à se refermer et à sombrer dans les méandres de son esprit. Rien ne laissait présager que Violet et Finch vivraient une histoire d’amour passionnante et atypique : L’histoire d’une fille qui réapprend à vivre et d’un garçon qui cherche à mourir.

« J’ai appris qu’il y avait du bon dans ce monde, si on prend la peine de bien chercher. J’ai appris que tous les êtres humains ne sont pas forcément décevants, moi y compris, et j’ai appris qu’un tas de terre de trois cent-quatre-vingt-sept mètres peut sembler plus haut qu’un clocher quand on s’y penche avec la bonne personne. »

Parlons tout d’abord de l’aspect du livre ! Je trouve que cette couverture brille de simplicité et de symboles ! On y retrouve la couleur bleu, une caractéristique des yeux de Finch mais également de l’eau ou encore des murs de la chambre du jeune homme. Quand on connait l’histoire on sait que la représentation des post-it sur un mur bleu n’est pas anodine. En effet le jeune homme a pour habitude de créer des petits mots à chaque fois qu’il en reçoit le besoin, en y indiquant le plus souvent des choses positives qui lui sont arrivés dans la journée et en déchirant les négatifs pour les laisser s’envoler sur le sol de sa chambre. Le lien du titre avec l’histoire est très poétique: existe-t-il des jours parfaits où rien de mauvais n’arrive ? Finch est convaincu qu’avec Violet il peut vivre des jours parfaits… Je pense que si vous me suivez depuis un moment vous savez que ma découpe de livre préférée est : un chapitre correspond à un personnage. Ici c’est le cas et j’en suis ravie parce que ce choix de découpe avait un sens avec ce que je pouvais lire. Violet et Finch sont deux esprits qui fonctionnent totalement différemment et c’est important, je trouve, de voir les différents points de vue dans un sujet aussi sensible que la relation à la mort. Si nous n’avions pas cette distinction entre les deux je pense que le lecteur serait perdu dans certains choix que pourrait faire les personnages, en entrant dans les esprits de nos héros on peut comprendre les réactions de chacun et les traiter sur un même pied d’égalité.

J’avais entendu énormément de bien de ce livre et, au vu des thèmes qui étaient présentés, j’étais persuadée que je ne pouvais que passer un bon moment. Je n’ai pas eu la petite étincelle qui aurait fait de ce livre un coup de cœur mais il est impossible de dire que je ne l’ai pas adoré, il me manquait simplement ce petit je ne sais quoi. L’histoire est prenante, palpitante, et j’applaudis le choix des sujets compliqués que l’autrice a choisi de traiter. Je trouve que c’est un exercice assez difficile que de parler de suicide, de mort, de reconstruction dans un livre Young Adult et pourtant elle l’a fait avec brio !

« Le truc le plus important, ce n’est pas ce qu’on prend, c’est ce qu’on laisse. »

L’ambiance du livre est tout à fait séduisante et agréable. On embarque immédiatement dans le voyage loufoque de nos jeunes protagonistes à travers l’Indiana, des lieux sans vraiment de sens mais absolument fabuleux à imaginer (j’étais à deux doigts de déménager là bas pour faire le même parcours) ! Ce roman est écrit avec simplicité, douceur et humour sans pour autant s’éloigner des sujets sombres qui font la particularité et l’originalité de l’histoire.

Je me suis beaucoup attachée aux personnages principaux et j’avoue que j’ignorais un peu les autres personnages. Je me suis rendue compte au fil de ma lecture que si j’invisibilisais les autres c’est parce que, dans le livre, c’est ce que font Violet et Finch, le regard des autres s’évaporent quand ils sont réunis. Bien sûr la réalité les rattrape à chaque fois mais ils ont cette sorte de parenthèse quand ils sont ensemble qui est très agréable et réconfortante. Je me suis beaucoup reconnue dans le caractère de Violet et dans ses projets ce qui m’a permis de vraiment m’attacher à elle. Elle ne semble pas avoir énormément d’ami(e)s même si elle est populaire, elle reste souvent dans sa bulle, aime lire et écrire. Elle a les pieds sur Terre et le seul moyen pour elle de les décoller c’est Finch. Finch est totalement l’opposé de Violet. C’est un garçon considéré comme dangereux, fou, maltraité par ses camarades, avec une famille désunie et loin d’être parfaite. Le jeune garçon a énormément de penser morbides, comme une obsession de savoir quelle mort lui conviendrait le plus. Quand il rencontre Violet et qu’il tombe amoureux d’elle on se rend bien compte qu’il est quand même attaché à la vie mais que souvent il sombre dans une dépression d’où il peine chaque fois un peu plus à se sortir. Il a une facette très positive et enjoué à un moment et un chapitre plus tard on peut le retrouver au fond de son lit à décider si il doit ou non avaler la boîte de somnifères de sa mère pour mettre fin à ses jours. J’ai trouvé que ce contraste rendait le livre plus percutant et pouvait aussi mettre en lumière les problèmes mentaux en plus du suicide, de la mort et de la reconstruction de soi.

« Et si la vie pouvait être ainsi ? Que du bonheur, jamais d’horreur, pas même de moments légèrement désagréables. Si on pouvait tout ôter le mauvais et ne garder que le bon ? C’est ce que je voudrais faire avec Violet. »

Et si nous allions voir du côté du film ? Il faut savoir que pour ne pas être déçue du film j’ai, comme d’habitude, regardé le film avant et j’ai envie de vous dire heureusement que j’ai fait ça. Quand j’ai regardé le film je l’ai trouvé très sympa mais quand j’ai lu le livre j’y ai trouvé beaucoup plus de profondeur, d’attachements et surtout je n’ai pas pu m’empêcher de voir tout ce que Netflix a pu gâcher… Au niveau du casting j’ai aimé le choix des acteurs néanmoins Finch ne correspond pas du tout physiquement à la description du livre mais ça reste un simple détail, l’acteur jouant très bien ce n’était pas un problème du tout ! Ce que je reproche au film c’est d’être resté à la surface, de ne pas avoir approfondi les personnages, les pensées sombres, et les côtés vraiment inquiétants qui font que ce livre est magnifique. La romance c’est bien joli mais le côté psychologique a été totalement mis de côté alors que c’est, d’après moi, l’âme du roman de Jennifer Niven. C’est maladroit, ça va bien trop vite, c’est mou, ça reste touchant et mignon mais sans plus… Le spectateur passe totalement à côté du message et de tout ce qui fait la beauté de ce roman, je vous incite donc fortement à lire le livre plutôt qu’à regarder ce film.

Cette année 2020 se termine donc sur une bonne lecture qui, je sais ça peut vous étonner quand on regarde les thèmes, était très rafraichissante ! Des personnages attachants et compliqués, une histoire qui nous fait voyager et réfléchir, une ambiance qui sait s’adoucir et être positive quand il le faut pour le lecteur. En 2021 je vais essayer de proposer du contenu plus varié, avec des lectures de livres aussi bien récents que « vieux » (je n’aime pas vraiment ce terme mais bon), tout en n’oubliant pas de prôner la différence comme j’aime tant le faire ! J’ai déjà commencé un livre qui change foncièrement de mes lectures de l’an dernier et j’ai hâte de pouvoir vous en dire un peu plus au moment venu !

Retrouvez le livre juste ici !


2 réflexions sur “« Tous Nos Jours Parfaits » : La mélancolie d’un voyage dans la vie ☆☆☆☆/☆

Laisser un commentaire