« The Sun and Her Flowers » : Apprenez à fleurir après avoir fané ☆☆☆☆☆

Salut à tous ! Après avoir dévorée le premier recueil de poésie de Rupi Kaur « Milk and Honey » il m’était impossible de passer à côté du second : « The Sun and Her Flowers« . J’étais à la fois impatiente et craintive de la venue de ce nouveau livre puisque souvent les deuxièmes livres sont décevants. Et bien ce n’est pas le cas de celui-ci qui ne rend que plus beau le premier. Cette fois-ci aux éditions NiL Rupi Kaur continue de nous partager sa vie, de nous confier ses sentiments et ses souffrances.

Comme pour « Milk and Honey » les majuscules et la ponctuation sont très peu présentes et je sais que certains lecteurs peinent avec ce genre d’écriture. Personnellement si c’était un roman je sais que ça me dérangerait mais sachant que se sont des poèmes j’avoue que je passe au-dessus sans aucun problème.

« ils se quittent et font comme si ça n’avait jamais eu lieu ils reviennent et font comme s’ils ne s’étaient jamais quittés – fantômes »

Se Faner

Ce recueil de poésie est divisé en cinq thèmes : se faner, tomber, pourrir, se redresser et fleurir. Comme vous pouvez le remarquer ce choix n’est pas anodin. En effet l’auteure compare sa vie personnelle à celui d’une fleur qui fane puis fini par renaître et éclore : elle fait donc le lien avec le titre du livre. Elle explique qu’elle est tombée au plus bas mais que ça lui a permis de mieux remonter. Les trois premières parties restent très sombres et personnellement j’avoue m’être plus retrouvée dans la partie « tomber ».

Ce que j’aime dans l’écriture de Rupi Kaur c’est qu’elle est brutale, elle ne prend pas de gants pour expliquer sa vie, elle ne tourne pas autour des faits, elle fonce droit dessus sans se poser de questions. Néanmoins elle a une pudeur et une sensibilité qui touche au plus profond. Dans les trois premières parties qui représentent, du coup, les moments les plus durs de sa vie elle évoque une relation abusive, des ruptures (amoureuses et amicales), la solitude, la dépression, la fragilité, la prise de conscience,…

« tu attends quelqu’un qui ne revient pas ce qui veut dire que tu vis ta vie dans l’espoir que quelqu’un réalise qu’il ne peut pas vivre la sienne sans toi – les prises de conscience ne fonctionnent pas comme ça »

Tomber

J’ai trouvé que ce recueil était plus ancrée sur une partie de sa vie que dans son premier recueil de poésie qui était plus sur une généralité. On a l’impression de passer une frontière entre le lecteur et l’auteure dans le sens où on pénètre vraiment son intimité et son quotidien. On sent qu’elle parle de sujets qui lui parlent plus personnellement que dans « Milk ans Honey », elle se découvre pour la personne qui ouvre le livre à travers sa prose moderne.

« les frontières sont artificielles elles nous séparent seulement physiquement ne les laissons pas nous inciter à nous attaquer les uns les autres – nous ne sommes pas les ennemis »

Pourrir

La troisième partie est plus portée sur le sujet de l’immigration, des racines et c’est vrai que c’est surement la partie qui m’a le moins plu dans le sens où je ne me sentais pas impliquée comme je l’étais dans les autres parties. Le thème de cette partie est plus politique et identitaire et même si certains poèmes m’ont plu j’avoue que c’est sur cette partie que je me suis le moins reconnue. Les valeurs défendues sont bonnes, je ne critique pas cela, mais j’avoue que j’ai été surprise que tout d’un coup on parle politique d’immigration. J’aime lire les poèmes de Rupi Kaur parce que souvent je m’y retrouve et c’est vrai que n’étant pas dans la situation dont elle parle je me sens moins impliquée, néanmoins, j’ai l’impression d’être spectateur du malheur et de la souffrance de la perte des racines et de l’immigration. C’est une sensation très peu agréable que celle d’impuissance.

« parfois je m’empêche de prononcer les mots à haute voix comme si le fait de quitter ma bouche trop souvent pouvait les user – je t’aime »

Se Redresser

Les deux dernières parties sont les plus joyeuses et les plus douces. Rupi Kaur apparaît comme renaissant de nouveau grâce à l’amour et la tendresse mais partage néanmoins les névroses et les doutes qui l’habitent suite aux souffrances qu’elle a vécu.

Ce que je trouve intéressant chez cette auteure c’est qu’elle ose écrire des choses dures, qu’elle ose se mettre à nu et n’a pas peur du jugement. On sent des failles, des cicatrices qui jamais ne partiront et à la fois une force qui nous fait comprendre que quelque soit le problème et notre souffrance il y a toujours un moyen de surpasser la douleur pour avancer et se donner le droit d’être heureux. Rupi Kaur commence souvent ses poèmes sur des thèmes sombres, à la limite de la dépression, et revient plus forte et plus joyeuse vers la fin avec les principes féministes qu’on lui connait bien, les sentiments forts d’amours qu’elle peut ressentir, les choses qui font qu’elle est ce qu’elle est et que des erreurs et des souffrances il y a une leçon.

« haïr est facilité et paresse mais aimer demande de la force tout le monde doit mais tout le monde n’est pas prêt à pratiquer »

Fleurir

Si vous n’avez pas peur d’affronter vos démons et de découvrir des vérités sur vous à travers Rupi Kaur alors je vous invite à lire « The Sun And Her Flowers ». Ce recueil de poésie est touchant, frappant, violent, triste, puissant, énergisant et déstabilisant. Vous pouvez le trouver dans toutes les bonnes libraires et en commande sur Amazon pour le prix de 18 euros. Oserez-vous ouvrir les poèmes de cette auteure afin de vous découvrir un peu plus ?

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